Le cognac, ce spiritueux aux arômes riches et complexes, évoque le luxe, la tradition, et le savoir-faire à la française. Mais au-delà de sa belle robe dorée et de son goût raffiné, il porte en lui une histoire fascinante, mêlant commerce, alchimie, terroir et prestige. Remontons le temps pour explorer les origines et l’évolution de ce roi des eaux-de-vie.
Aux racines : le vin avant l’eau-de-vie
Avant d’être une eau-de-vie, le cognac était… du vin. Dès le Moyen Âge, les vins de la région de Charente, autour de la ville de Cognac, étaient exportés vers les pays du nord de l’Europe — notamment les Pays-Bas et l’Angleterre. Mais ces vins, légers et acides, supportaient mal les longs voyages en mer.
C’est alors qu’une idée germe : distiller le vin pour le transformer en eau-de-vie, plus stable et plus facile à transporter. On appelle ça à l’époque « brandwijn » (vin brûlé), d’où le mot brandy en anglais.
La double distillation : une invention française
C’est au XVIIe siècle que les distillateurs charentais perfectionnent leur art en développant la double distillation dans des alambics en cuivre. Cette méthode unique permet de produire une eau-de-vie plus fine, plus élégante, qui gagne en complexité en vieillissant en fût de chêne.
Cette eau-de-vie prendra le nom de la ville qui l’a vue naître : Cognac.
Le cognac conquiert le monde
Dès le XVIIIe siècle, de grandes maisons se développent, souvent avec des racines internationales : Hennessy (fondée par un Irlandais), Martell (un Anglais), Rémy Martin, Courvoisier, etc. Le cognac devient vite un produit d’export, très prisé en Angleterre, en Russie, puis aux États-Unis et en Asie.
Il connaît même un âge d’or au XIXe siècle, jusqu’à ce que le phylloxéra (un parasite) ravage les vignes. En effet, en 15 ans, près de 80% des vignes sont détruites. On passe alors d'une majorité de cépage Folle Blanche à l'Ugni Blanc, restructure les parcelles, et commence à réfléchir à une notion de terroir et de qualité contrôlée.
Une AOC avant l’heure
Le cognac est sans doute l’un des premiers spiritueux au monde à bénéficier d’une réglementation stricte de son origine et de sa méthode de production. Aujourd’hui, il est protégé par une Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) depuis 1936, mais les premières réglementations datent du XIXe siècle.
Pour porter le nom de cognac, l’eau-de-vie doit :
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Être produite dans la région délimitée (Charente et Charente-Maritime principalement),
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Être issue de cépages spécifiques : ugni blanc, folle blanche, colombard, montils, sémillon et folignan.
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Subir une double distillation dans des alambics charentais,
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Être vieillie au minimum deux ans en fût de chêne.
Cognac aujourd’hui : tradition et renouveau
Aujourd’hui, le cognac continue de rayonner à l’international, représentant plus de 98 % de sa production à l’export. Il séduit aussi une nouvelle génération grâce à :
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Des éditions limitées prestigieuses,
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Des cocktails innovants,
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Des valeurs de terroir et de durabilité mises en avant par les maisons.
On redécouvre aussi des cognacs artisanaux produits par des vignerons indépendants, dans une logique plus locale et responsable : découvrez-les à La Compagnie du Mieux Boire !
